Aniseikonia
Définition :
Différence de la taille des images rétiniennes entre l’œil droit et l’œil gauche pouvant altérer la vision binoculaire en empêcher le fusionnement des images des deux yeux.
L’aniséÏconie correspond à une différence entre la taille des deux images rétiniennes droite et gauche. Lorsque l’écart de grossissement entre deux images, dépasse 4% à 5% environ (suivant le porteur), le cerveau ne peut plus fusionner les images et il y a perte de la vision binoculaire.
Il existe deux types d’aniséïconie :
Lorsque le porteur a une correction très différente entre les deux verres (porteur anisométrope), les images vues à travers les deux verres de lunettes ne sont pas de la même taille (l’effet grossissant des verres étant différent).
Les verres de contact permettent de corriger ce phénomène car le grossissement d’un verre de contact est très faible (voir calcul).
On peut aussi réaliser des verres aniséïconiques dont le but est de réduire l’écart de grossissement entre les deux verres tout en conservant la même puissance prescrite. Si cet écart de grossissement tombe en dessous de la limite de 4 à 5%, on peut récupérer une partie de la vision binoculaire.
Lorsque la différence de la taille des images rétiniennes entre l’œil droit et l’œil gauche est due à une différence de longueur entre les deux yeux, c’est une aniséïconie axile. Cette aniséïconie peut être est corrigée avec des verres aniséïconiques mais pas avec des verres de contact puisque ceux-ci ne changent pas le grossissement.
Calcul du grossissement d’un verre de lunette
Le grossissement d’image donné par un verre dépend de :
- La puissance du verre prescrite (en dioptries).
- La distance entre le verre et l’œil.
- L’épaisseur du verre.
- L’indice du verre.
- La puissance de la face frontale (c’est à dire la base du verre).
Le grossissement est exprimé en pourcentage. Une valeur de 104% par exemple, indique que l’image vue à travers le verre est 4% plus grosse que celle vue sans verre.
Le grossissement G d’un verre est le produit du grossissement Gf dû à la forme du verre par le grossissement Gp dû à sa vergence (puissance dioptrique).
Avec
où e = épaisseur du verre (en mètre) , n = indice du verre et B = base du verre en dioptries.
Et
où dvo = distance verre-oeil (en mètre) , D = puissance du verre en dioptries
Tester le calcul : Feuille EXCEL
Ce fichier permet de faire des simulations. On remarque que la distance verre-oeil a une grande influence sur le grossissement et dans le cas de verres de contacts, la distance verre-oeil étant nulle, on obtient un Gp = 1 et une aniséïconie très faible.
Pour faire des « Verres iséïconiques » (c’est à dire des verres permettant de corriger la différence de grossissement entre les deux images rétiniennes), les calculs montrent qu’il faut mettre la base la plus cambrée possible du coté ou l’image rétinienne est la plus petite et la base la plus plate et l’épaisseur minimale du coté ou l’image rétinienne est la plus grande. Malheureusement, pour modifier le grossissement d’un verre ne serais-ce que de 1%, il ne faut pas hésiter à exagérer (en prenant une base 10.00 et avec une épaisseur centre de 8mm même pour un verre PLAN par exemple) ce qui donne des verres très inesthétiques. Toutefois, en modifiant l’aniséïconie de 1% on peut ramener l’écart de grossissement en dessous du seuil critique de 4% à 5% et récupérer la vision binoculaire.
Exemple :
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