L’optique de A à Z
Dictionnaire d’Optique

Progressif / Verre Progressif


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Progressive lens 

Définition :

Un verre progressif est un verre dont la puissance augmente progressivement entre la vision de loin et la vision de près. La variation de puissance est obtenue par une variation progressive de la courbure d’une des deux surfaces.

Pour voir de près, l’oeil doit augmenter sa puissance (sa vergence), en modifiant les courbures du cristallin. C’est la fonction de l’accommodation. Tout au long de notre vie, l’oeil perd peu à peu sa faculté de faire la mise au point de près. Vers 40 – 45 ans, voir de près devient difficile, c’est la presbytie. Lorsque l’on devient presbyte on est amené à augmenter sa distance de lecture (on allonge les bras pour pouvoir lire).

Le verre progressif a pour but de permettre de voir net à toutes les distances. Son principe de base est assez simple, il consiste à cambrer progressivement la courbure de la face frontale. De ce fait, plus on regarde en bas du verre, plus le verre est convergent et plus on peut voir de près (R1 > R2 > R3).

Vu de profil, ce principe semble fonctionner à merveille. Malheureusement, si on applique cette variation de courbure sur toute une surface, les choses se compliquent un peu. Le dessin ci-contre montre que si on fait varier la courbure de la face frontale (ici elle est brusque pour la démonstration), on obtient sur les bords droits et gauches, une forte dénivellation de la surface. On peut bien entendu lisser cette dénivellation en réalisant une zone de « liaison » entre les deux courbures mais alors on obtient des déformations optiques latérales qui vont générer des astigmatismes énormes.

Une surface progressive présente bien sûr des variations douces de la courbure, il n’en demeure pas moins que les zones latérales présentent des aberrations pour les mêmes raisons.

On pourrait penser qu’en faisant varier l’indice de réfraction du verre au lieu de la courbure (en imaginant que cela soit possible), on obtiendrait le verre progressif idéal, sans aberrations latérales. Il n’en est malheureusement rien car ces aberrations sont dues à la variation de puissance que l’on cherche à obtenir.

Les verres progressifs présentent les zones de vision suivantes :

– Une zone de vision de loin VL.

– Un couloir de progression situé entre les zones latérales d’aberration A.

– Le couloir de progressions contient la zone de vision intermédiaire VI et débouche dans la zone de vision de près VP.

 

Il existe une infinité de surfaces mathématiques permettant de faire varier progressivement la courbure pour passer d’une puissance de vision de loin VL à une puissance de vision de près VP. C’est tout le travail du « Designer » de créer ce type de surface dans le but :

– de réduire les zones d’aberration latérales (A), ou de les rendre les moins perturbantes possibles pour le porteur.

– d’élargir au maximum la largeur du couloir de progression,

– d’obtenir une zone de vision de près la plus large et stable que possible.

Aujourd’hui, les montures de lunette étant petites, on cherche à obtenir un couloir le plus court possible, ce qui a pour conséquence d’augmenter les aberrations latérales et rétrécir la largeur du couloir de progression. De fait, un verre progressif est le résultat d’un compromis sur tous ces paramètres.

Le métier de designer est un métier hautement spécialisé, nécessitant des très hautes compétences en mathématiques, en optique, en optique physiologique et un certain génie pour mettre au point de nouveaux concepts de surfaces progressives.

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